Ma vision de la manifestation du 09/04/2016 à Rennes

Précisons bien une chose d'abord, il est marqué en titre MA vision de la manifestation. Je ne tiens pas là à asséner une quelconque vérité mais juste à réétablir un point de vue fort différent des médias dominants.

Je ne suis pas arrivé à la manifestation dès le début. En effet, le départ avait lieu à 11 heures du matin place Charles de Gaulle et après une semaine de travail, je privilégie mon temps de sommeil. J'y suis donc arrivé vers 12H15, place de la république où slogans, foule en nombre et ambiance festive, m'attendaient. A peine ai-je embrassé certains amis que mon nez faire quelque chose d'étrange : ça sent la lacrymo....Mais non, c'est sûrement un fumigè,e qui a volé et qui sent un peu fort! Malgré tout, ça continue de sentir et mes yeux commencent à couler. C'est bien de la fumée lacrymogène! En pleine place de la république, alors que la manifestation est totalement hétérogène (partis, syndicats, anarchistes, citotyens lambdas, familles, enfants, personnes âgées, étudiants, lycéens), elle devient un véritable brouillard. De la fumée sort des rues qui permettent de monter vers l'hypercentre, interdit par aux manifestants par la mairesse de Rennes, Nathalie Apé(u)rée. Je vois avec consternation des enfants, qui soit dit en passant ont l'âge de ceux qui viennent en colonie de vacances avec moi, avec un foulard autour de la bouche, les yeux qui pleurent sans doute doublement. Je vois des personnes âgées obligées de se cacher le visage et de se tourner dans le sens du vent afin de calmer leurs brulures. Je croise certains camarades du PCF, agés eux aussi et je tremble, les larmes de rage me montent aux yeux (celles des lacrymogène faisant déjà le travail!).

La manifestation se disperse, un membre d'un syndicat invite au mégaphone les familles avec enfant(s) à rejoindre la place Charles de Gaulle. Je rejoins deux amis auprès desquels je laisse partir ma colère! Depuis quand, une manifestation autorisée par la préfecture se fait gazer place de la République? Certes, sur les vidéos visionnées après, il semblerait qu'une minorité de manifestants soient montés rue Lebastard, faisant ainsi face aux CRS et ses immenses baricades. Que voulaient-ils faire? Provoquer? Monter vers un centre ville public et par conséquent, autorisé aux citoyens? Peu importe! Est-ce une raison pour gazer toute une manifestation? Est-ce un symbole de courage que de lancer des lacrymogènes à cause d'un pas de trop?

Des affrontements continuent devant le métro République si bien qu'il est difficile de passer. Mais le calme revient et marcher devient plus facile. Nous passibs la Place de Bretagne, des gens s'attaquent à la vitrine d'une boîte d'interim. Le trajet se passe sans heurts jusqu'à la place Charles de Gaulle. Les CRS forment un cordon sur le boulevard de la Liberté (étrange paradoxe). Quelques manifestants restent devant les forces de l'ordre tandis que la majorité se rassemble sur la place. De mon côté, je m'engueule avec une "journaliste" de BFM TV qui filme les manifestants face aux CRS, s'attendant sans doute au buzz, avide d'affrontement entre méchants manifestants et mignons policiers alors que l'info principale est le monde rassemblé place Charles de Gaulle.

Le cortège part ensuite en mode non-officiel vers les quais où le gazage recommence. Nous avançons jusqu'à la place des Lices où un énorme feu est lancé, créant une barricade entre nous et les CRS. Les pompiers arrivent, des manifestants les empêchent de passer, certains ont la bêtise de leur jeter des cailloux. Première charge, je me réfugie dans un bar où je vois une bande de cow-boys avancer en poussant un cri "akaien" et en tapant leur matraque sur leur bouclier! scène puéril d'une pseudo virilité! J'avance une peu, une amie me dit qu'ils font tout un foin car l'un des leurs est à terre. Effectivement, un flic est allongé sur le bitume avec des compresses sur les yeux. Bah oui chouchou, on t'avait pas dit, les lacrymos, ça pique! Il est à noter que les pompiers interviennent tout de suite alors que pour les manifestants, ils mettent plus de temps, voire n'arrivent jamais.

Deux ou trois interpellations ont lieu ensuite où les flics font preuve de tout leur courage et leur déterminantion : un pour tous, tous sur un! Engueulades avec ces derniers qui, décidement, son des bons beaufs bien conscients de ce qu'ils font et n'en éprouvent aucune honte! L'un d'entre eux nous filme, la foule lui répond avec de l'humour, des insultes et des doigts bien tendus. J'arrêterai là car la suite n'est pas des plus intéressante mis à part le comissariat de Kennedy qui s'est fait caillasser, ce qui n'était pas pour me déplaire après toutes les violences subies.

Bref, je n'ai pas eu l'impression d'être au pays des droits de l'homme mais plutôt des doigts de l'homme dans ta gueule! ces manifestations m'ont fait penser à celles que font les homosexuels dans les pays de l'Est : cinq minutes et ils se font charger. Est-ce bien le pays qui, au moment du 7 janvier, s'est souder autour de "Je suis Charlie"? Est-ce bien la nation, qui lors des attentas du 13 novembre, a dit que les djihadistes avaient porté atteinte à notre démocratie et qu'il fallait tout faire pour la préserver? Il est quand même étrange de constater que ceux qui chantent ces belles paroles et les font s'envoler sont aussi ceux qui sont capables de leur faire subir un atterrissage des moins contrôlés.